Discriminations, ensemble agissons 

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« Je peux avoir des espérances à titre personnel et être déçu. Et ça m’arrive souvent dans ma vie privée, d’avoir ce genre d’espérances face aux femmes et d’être déçu. » expliquait Christophe Castaner, porte-parole du gouvernement, le 27 juin dans l’émission Quotidien.

 

Le 2 août, lors d’une interview sur Konbini, il se disait même « déçu » de la tenue « peut-être un poil trop ample » de la chanteuse Rihanna, reçue à l’Elysée pour parler d’éducation, notamment celle des petites filles. Il a également lors de cet entretien eu un comportement fortement répréhensible en flirtant lourdement avec la journaliste qui l’interrogeait.

 

Attitude et propos choquants, mais pas étonnants de la part du porte-parole d’un gouvernement rétrograde : le Premier ministre Edouard Philippe ne s’est guère distingué lors des votes des lois sur l’égalité sous le quinquennat Hollande, que ce soit le mariage pour tous, où il s’est abstenu, ou celle sur l’égalité réelle entre les femmes et les hommes en 2014, lorsqu’il s’est abstenu à la première lecture et qu’il était absent à la seconde.

 

C’est par ailleurs sous Emmanuel Macron que le ministère des Droits des femmes a disparu pour n’être réduit qu’à un secrétariat d’Etat – avec donc moins de budget et de personnel et une présence au conseil des ministres sous conditions – et le choix du Président ne s’est pas porté sur une femme pour  Matignon, alors même qu’il avait affirmé y être favorable.

 

D’autres personnalités éminentes comme Gérard Darmanin, ministre de l’Action et des comptes, ou encore certains députés, comme Oliver Serva, député de la première circonscription de Guadeloupe, n’ont pas été étrangers à la Manif pour tous et à son homophobie assumée. Autant de signes qui ne ne trompent pas : la lutte contre les discriminations n’est pas une priorité du gouvernement.

 

Les discriminations, ce sont des visages, ceux de leurs victimes. C’est tout le sens des photos des victimes noires de la police américaine diffusées notamment par Black Live Matters et d’autres organisations anti-racistes sur les réseaux sociaux et lors des manifestations en répétant  sayhisname ou sayhername, ou en France de la figure d’Adama Traoré, d’Ilan Halami, de Marie Trintignant ou de Théo.

 

Dans les mouvements sociaux aux Etats-Unis, les pancartes des manifestants, ralliés sous le mot d’ordre « We The People », montraient des visages de personnes discriminées, par exemple celui d’une jeune femme voilée. Le mois des fiertés de 2016 a été entaché par le sang des victimes de l’attentat d’Orlando aux Etats-Unis le 12 juin, qui a coûté la vie à cinquante personnes dans une boîte gay. Les camps de torture en Tchétchénie et les politiques répressives dans certains pays du Moyen-Orient viennent encore démontrer que les persécutions dont est victime la communauté LGBT dans le monde sont loin d’être terminées. En France, les agressions de couples gays ne sont pas des cas isolés, comme on l’a constaté encore récemment à Lyon le 28 juin. Ce sont aussi les visages des personnalités qui les combattent ou les encouragent. Barack Obama, premier Président des Etats-Unis noir, a très largement contribué à protéger par la loi la communauté LGBT américaine, comme – entre autres –  en octobre 2009 avec une loi fédérale qui reconnaît à un crime motivé par l’homophobie le statut de « hate crime ». Christiane Taubira a lutté toute sa vie contre le racisme et a porté le mariage pour tous en France. A l’opposé, Donald Trump et son vice-président homophobe Mike Pence, Marine le Pen ou encore Vladimir Poutine et son lieutenant tchétchène Ramzan Kadyrov ne cachent guère leurs haines vis-à-vis des minorités, à grands renforts de déclarations intolérables, voire d’actes barbares perpétrés à leur encontre.

 

Les discriminations, ce sont des vies. Elles reposent sur un système légal et social qui conditionnent la vie des minorités. En témoignent tous les tweets des hashtags #balancetonporc en France et #metoo à travers le monde suite à l’affaire Weinstein pour dénoncer le harcèlement sexuel dont les femmes font l’expérience quotidienne. On ne peut ignorer non plus tous les témoignages de contrôle au faciès, d’injures racistes, sexistes ou islamophobes dans l’espace public et de discrimination à l’emploi, puis de plafond de verre malgré les quotas, de slut-shaming

 

Les chiffres de violences parlent d’eux-mêmes. Une femme sur trois est exposée à des violences dans le monde, une femme décède tous les trois jours sous les coups de son conjoint. En neuf mois, en 2016, la police américaine tuait pas moins de 700 personnes, dont une immense majorité d’Afro-américains et d’hispaniques. Les menaces et actions islamophobes en France ont triplé entre 2014 et 2015. Les chiffres de l’antisémitisme ont certes diminué, mais les actes terroristes à Toulouse en 2012 et à l’Hyper Casher ne permettent pas de baisser la garde. La stèle à la mémoire d’Ilan Halami a été profanée encore récemment. Vient s’ajouter à tout cela un contexte peu favorable à l’avancée des luttes contre les discriminations : élection de Donald Trump aux Etats-Unis, attentats terroristes, montée des nationalismes un peu partout en Europe.

 

Les jeunes homosexuels ou transgenres peuvent encore être jetés à la rue par leurs parents en France, comme le prouve la nécessité de structures d’accueil comme le Refuge. L’homophobie a encore de beaux jours devant elle avec des animateurs télé comme un certain Cyril Hanouna, qui trouvait très drôle d’« outer » sur un plateau un jeune gay dans son émission pas plus tard que cette année. Que dire de la culture du viol, présente dans la bouche de citoyens comme de policiers qui culpabilisent les femmes victimes de harcèlement, voire de viol ? Des inégalités salariales persistantes entre les hommes et les femmes, qui s’élèvent à 24% en France ?

 

Les discriminations, ce sont des combats. Ces combats sont souvent portés par les minorités qui s’organisent en mouvement social – la Gay Pride née le 28 juin 1970 à New York après les émeutes de Stonewall l’année précédente ou Women’s March plus récemment aux Etats-Unis – contre le système qui les discriminie – la Gay Pride d’Istanbul de 2017 où la communauté LGBT a défilé dans les rues malgré l’interdiction du gouvernement – ou contre des mouvements conservateurs, comme la Manif pour tous en France. Aujourd’hui, ils se développent, voire s’exportent, aussi en grande partie grâce aux réseaux sociaux, notamment Facebook et Twitter.

 

A nous de ne pas rendre les armes tant que la discrimination sera le quotidien de certaines minorités.

Article par Garance Berthaut

Jeunes Socialistes du Bas Rhin, pourquoi nous demandons la suspension de l’application provisoire du CETA.

Le CETA, traité entre l’Union Européenne et le Canada, a pour but de créer la plus grande zone de libre échange au monde, en baissant les droits de douane et en « harmonisant » les normes de production et les  normes sanitaires. Le CETA est en réalité un ridicule contournement du TTIP (TAFTA) qui a été avorté en juillet 2016, usant des mêmes méthodes avec les mêmes objectifs. Le traité, signé le 30 octobre 2016, est entré provisoirement en vigueur depuis le 21 septembre 2017.

Pourquoi pensons-nous que ce traité pose de sérieux problèmes éthiques et politiques ?

Pour commencer, d’un point de vu écologique, ce traité est en incohérence avec les accords de Paris signé par la France en 2015. Il promeut les investissements dans les industries polluantes, tandis que rien ne sera mis en place pour encourager la transition écologique de ces mêmes industries. Ce traité, en intensifiant les échanges commerciaux favorise l’augmentation des émissions de CO2 via notamment les modes de transports marchands (aériens, maritimes…). A l’heure des cyclones meurtries et d’intensité grandissante, de la montée des eaux et des réfugiés climatiques, il y avait sans doute meilleur moyen d’appliquer le fameux « Make our planet great again » de Macron-Jupiter.

En ce qui concerne  l’harmonisation des normes, de nombreux producteurs français s’inquiètent de devoir confronter leurs productions locales et les modèles agro-écologiques au modèle déloyal des producteurs canadiens. Les normes d’étiquetages sont plus faibles au Canada, l’utilisation des pesticides y est plus développée ainsi que le recours aux OGM alors que seul le maïs OGM est cultivé au sein de l’Union Européenne (ce qui pose déjà question par ailleurs). Il y a donc un sérieux risque d’abaissement des bases réglementaires de l’UE en terme de sécurité sanitaire sur l’alimentation mais aussi en terme de santé et de bien-être animal.

Aujourd’hui, ce sont bien 46 substances interdites en France qui sont toujours autorisées au Canada. Aucun consommateur ne doit être obligé de manger de la viande ou du poisson aux hormones en provenance du Canada.

C’est pourtant bien ce qui arrivera à terme..

De plus, le CETA  permettrait également aux multinationales, en cas de désaccord sur une politique publique d’un état, de porter plainte contre celui-ci. Les modalités doivent être précisées par la Commission Européenne et le Canada mais on peut d’ors et déjà craindre un affaiblissement des pouvoirs de régulation des états membres face aux multinationales notamment si les tribunaux d’arbitrage privé entrent dans la danse.

Depuis ce jeudi 21 septembre, le CETA est provisoirement appliqué en attendant les ratifications nationales et nous sommes en droit d’exiger la réouverture des négociations des textes, comme Emmanuel Macron s’y était engagé pendant sa campagne.

Aujourd’hui, il manque la ratification de 33 parlements nationaux ou régionaux ;  si un seul pays vote « non », le processus d’enclenchement cesse de s’appliquer. En France, le débat débutera à la fin de l’automne . Plusieurs députés de gauche et certains collectifs de gauche ont déjà demandé « la suspension de l’application provisoire du CETA et une réelle consultation des citoyens, à travers un référendum » face à l’opacité des négociations.

En définitive, ce traité renforce le commerce entre les deux grands pôles planétaires et évite un basculement du centre des échanges commerciaux vers l’Asie. C’est un pas de plus vers l’ultra-libéralisme, vers une mondialisation incontrôlée, épidémique.

Le CETA est à l’opposé des mesures dont nous avons besoin pour répondre aux questions climatiques, démocratiques et sociales, qui sont les vrais enjeux de notre temps et dont nous nous éloignons. Cet accord entrave dangereusement les moyens qu’ont les états et les collectivités locales pour répondre aux défis de notre époque.

Comment concevoir que les multinationales,au nom des libertés commerciales toujours plus abusives, puissent affaiblir le droit des territoires et des citoyens européens à diriger leur transition écologique et sociale? Comment concevoir un tel transfert des souverainetés démocratiques ? Quelle est la légitimité politique du CETA ?

Tant de questions qui nous invitent, nous jeunes engagé-es en politique à vite s’approprier et à penser une nouvelle donne démocratique en Europe. Sans quoi, le retour aux vieilles lubies nationalistes sera le seul avenir du continent. Et ça nous nous y refuserons toujours.

Article écrit par Léa Matterer.

Ciné-Débat: La Sociale

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Petit retour succinct sur notre dernier ciné-débat consacré à La Sociale, documentaire édifiant sur des gens, souvent modestes qui nous permettent encore aujourd’hui de traverser les épreuves de la vie qu’elles soient liées à notre corps ou notre travail.

La Sociale est un film-documentaire passionnant qui nous plonge dans le combat de la création de la Sécurité Sociale. Une histoire racontée par des personnes qui ont su remporter cette victoire ainsi que par de nombreux spécialistes.Le réalisateur, Gilles Perret, nous a permis de balayer de nombreuses idées reçues.

On y croise le chemin de véritables héros oubliés par la mémoire Française, comme Ambroise Croizat (militant communiste et Secrétaire Général de la Fédération des travailleurs et de la Métallurgie CGT 1936), créateur d’un système solidaire, entre tous les français, sans précédent. 

Ambroise Croizat est le pionnier de la sécurité sociale, une personne tombée dans l’oubli, oublié même de l’Ecole Nationale Supérieure de Sécurité Sociale, où il n’est pas étudié.Il a été épaulé dans son travail par Pierre Laroque et Alexandre Parodi et largement soutenu par les mouvements syndicaux ouvriers, les gaullistes et les socialistes tout en faisant l’unanimité chez les patrons, avec des discours d’opposition qui rappellent fortement ceux qu’on peut encore entendre aujourd’hui. 

La retraite ne doit plus être l’antichambre de la mort mais une nouvelle étape de la vie.

La sécurité sociale est un système de protection et d’accompagnement de l’individu contre divers risques sociaux, financé par les cotisations sociales, fondée en 1945. Elle se divise en 4 branches qui sont: la branche maladie, la branche famille, la branche accidents du travail et maladies professionnelles et la branche retraite (à ces débuts il n’y avait qu’une branche…). Elle a permis d’importantes et indispensables avancées sociales, comme l’augmentation de l’espérance de vie (60 ans en 1945 contre 75 ans en 1960) ou encore la chute de la mortalité infantile (114 bébés mourraient avant 1 an en 1945 pour 1000 naissances, contre 39 décès 10 ans plus tard).

Aujourd’hui, ce système est pourtant très attaqué, accusé d’être une charge, un poids pour la société, d’être déficitaire. On entend vanter les mérites d’un système de santé privé, tarifé sur des critères comme l’âge ou l’état de santé du client, inévitablement contre productif et discriminant.

C’est en basculant de la question sociale à la question économique qu’on en oublie l’essence même de la sécurité sociale. Un système basé sur la solidarité et non sur la charité, sur des cotisations destinées à financer des soins et non sur des charges qui serviraient à alimenter ce fantasme de l’assistanat. C’est en France où l’on considère que la santé doit être un droit que ce système est le plus attaqué par les libéraux de droite et souvent de gauche sur l’hôtel de la bonne gestion ou encore de la sacro-sainte compétitivité . La santé ne doit pas être un marché où la course à la marge et aux profits seraient pris en compte dans le financement des soins et des hôpitaux. C’était l’ambition première d’Ambroise Croizat : la Sécurité Sociale n’a pas pour objectif premier d’être excédentaire.

Mettre en doute ce financement public de la santé, vouloir se désengager , c’est mettre en doute cette solidarité citoyenne. Si la sécurité sociale doit évoluer avec son temps, nous devons également la protéger de la capitalisation et valoriser le symbole qu’elle représente pour tout bénéficiaire.

Article écrit par Léa Matterer

Retour sur Ciné-Débat: Democracy de David Brenet

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C’est à l’occasion du Festival Augenblick (Festival du film en langue allemande) que le MJS Bas-Rhin s’est rendu au visionnage du documentaire Democracy, qui relate l’incroyable combat mené par l’eurodéputé Jan Philipp Albrecht (Ecologiste), pour faire adopter une loi concernant la protection des données personnelles en Europe.

« On dit souvent que les données sont le nouveau pétrole; le pétrole a modifié nos vies et les données la modifiront aussi . Si les données étaient du pétrole, leur protection serait la sauvegarde de l’environnement »

A travers ce documentaire, nous avons pu nous plonger au sein d’un processus législatif à l’architecture complexe. On y suit le travail de Jan Philipp Albrecht (eurodéputé les verts allemand) et son équipe,  qui se sont portés volontaires pour être rapporteurs et donc amener le projet d’une réforme sur la protection des données privées à son aboutissement. C’est un travail qui impose la conciliation entre ses convictions personnelles, la pression du marché privé (entreprises mondialisées, lobbyistes..),la pression interne, ainsi que la complexité du travail d’écriture.

Une affaire suivit de près par la commissaire européenne chargée de la justice , Viviane Reding, à l’attitude bienveillante vis à vis du travail de JP Albrecht et son équipe.

Tout au long de ce film, la question est de comprendre pourquoi des législateurs s’immisceraient dans le domaine si privé de l’exploitation de données personnelles. La réponse apportée est  sans équivoque, et pour la comprendre il suffit alors de paraphraser cette question récurrente: qu’y a t-il de mal à revenir sur des droits fondamentaux en utilisant les données personnelles des individus dans le but d’influencer un comportement ? Qu’y a t-il de mal dans le fait qu’une personne puisse ignorer qu’on utilise ses informations dans un but de manipulation (la plupart du temps marketing) ?

Bien souvent, les entreprises cachent leur volonté d’exploiter ces informations en dissimulant en petit caractère dans leurs chartes des conditions d’utilisation, des duperies. Elles peuvent penser s’affranchir de toute culpabilité en assurant fictivement une protection des données personnelles  grâce à des politiques de confidentialité. Ces premières duperies sont donc le point de départ de cette réforme.

C’est donc un chemin extrêmement tortueux que nous avons été invités à suivre, survolant les innombrables rencontres d’experts, d’avocats, représentants de grandes entreprises mondialisées (Apple, Facebook, Microsoft, etc..), et lobbyistes. Un chemin qui s’est presque transformé en impasse. Effectivement, le marché privé n’a eu de cesse d’exercer une pression  quasi  jamais vu face à cette réforme en devenir, toujours plus avare de liberté au détriment des droits fondamentaux. C’est l’affaire Snowden qui a su rendre populaire la problématique de l’utilisation de nos données dans le monde entier. Elle a également surmotivé les troupes de JP Albrecht pour finaliser cette réforme dans des termes qui leur paraît à la fois conciliants et satisfaisants.

Aujourd’hui, les termes de cette réforme ont été adoptés et doivent donc être votés au Conseil et au parlement européen.

Une chose est certaine: le marché est très puissant, trop puissant. Et que seule une volonté politique de fer permet de combattre les intérêts privés et les forces de l’argent. Un combat politique de gauche, adopté par une partie de la droite, à méditer pour l’avenir.

Article écrit par Léa Matterer

Camp YES : Inscription au camp d’été des Jeunes Socialistes Européens

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Les Young European Socialists organisent cette année encore leur camp d’été. Pour cette13ème édition, celui-ci se tiendra à Terrasini, en Sicile du 18 au 25 Juillet 2016.

La Sicile, avec sa nature magnifique et son histoire riche, a été un exemple probant d’une implémentation pratique et réussie concernant la question des migrants et de l’asile. Pour ces raisons, la nécessité de solutions européennes concernant les migrations et l’asile sera un des sujets majeurs de ce camp d’été, mais aussi la question du futur de notre génération européenne, et les perspectives à lui apporter.

Ce grand moment d’éducation populaire est d’autre part l’opportunité pour nous de rencontrer des jeunes socialistes de toute l’Europe, de débattre avec eux des enjeux qui nous rassemblent, ou des thématiques propres à nos pays et de tisser des liens forts avec des jeunes engagés, avec un parcours, une culture et des perspectives parfois différentes, mais avec une valeur commune : l’Internationale socialiste.

Si tu souhaites y participer avec la délégation du MJS Bas-Rhin, tu peux t’inscrire en remplissant le formulaire ci-dessous. Si tu as besoin de plus d’information, n’hésite pas à nous contacter par mail ou téléphone (coordonnées ci-dessous).

Départ de Strasbourg : Lundi 18 Juillet 2016
Retour à Strasbourg : Lundi 25 Juillet 2016

Participation : 200€, tout inclus ( voyage, nourriture, hébergement et activités)

Pour des raisons pratiques d’organisation, la DATE LIMITE des inscriptions est fixée au MERCREDI 27 AVRIL 2016.

Pour toute information, nous contacter : animatrice fédérale : Clémence Maulat
06.67.42.40.79 / jeunessocialistesbasrhin@gmail.com
Twitter : @mjs67

 

 

Protéger plutôt que sanctionner : repenser la criminalisation de la dépendance

PROTÉGER PLUTÔT QUE SANCTIONNER : Repenser la criminalisation de la dépendance

Résolution du MJS Bas-Rhin pour le Conseil National des 17-18 Avril

Si la question de l’usage des drogues, de toutes les drogues, est une question complexe à multiples visages, un constat fait l’unanimité : la prise en charge, aujourd’hui, des usagers, et plus particulièrement leur criminalisation fait l’objet d’un échec cuisant.

Pourtant, le sujet demeure un vaste tabou, et les perspectives pour répondre aux besoins des consommateurs demeurent controversées, quand elles sont abordées.

Plutôt que d’influencer timidement sur les critères de consommation, nous nous proposons de repenser ici intégralement le statut et la prise en charge des personnes en situation de dépendance : il s’agit de protéger plutôt que de criminaliser, d’envisager la maladie sociale et médicale plutôt que le crime.

REconsidérer la place du consommateur de drogues

Parce que la consommation de drogues est profondément corollaire aux inégalités sociales, la lutte contre les inégalités s’inscrit tout naturellement dans la protection des personnes dépendantes. Effectivement, diminuer les inégalités, c’est souvent diminuer la consommation des plus démunis, des moins éduqués. A titre d’exemple, chez les adolescents de 17 ans, le pourcentage de consommateurs de cocaïne triple entre un étudiant et un jeune en insertion, emploi ou chômage et double en fonction du nombre de redoublements. [1] Cependant, l’influence sur les critères de déterminisme social ne suffira pas. Nous ne pourrons lutter efficacement contre les inégalités que si nous nous attaquons de la même façon aux inégalités face à la drogue, et aux inégalités de prise en charge des usagers.

De même, si l’engagement du MJS pour la mise en place des salles de consommation, pour des peines alternatives à l’incarcération et pour la légalisation du cannabis est fondamental pour ce débat, ces mesures ne suffiront pas à contrer l’isolement médical, économique, social et juridique qu’entraîne la criminalisation de la consommation de drogues.

Celle-ci s’avère d’ailleurs globalement inefficace.

En terme de prise en charge des consommateurs, le constat est tragique : on dénombrait encore plus de 300 décès par overdose en 2010, et 75 des suites du SIDA.

Le système policier est profondément ancré dans une impasse, et s’avère inefficace à lutter contre le trafic et la vente. Moins de 200 interpellations pour consommation ou revente d’ecstasy ont eu lieu en 2010, quand plus d’un million de personnes déclarent en avoir déjà consommé. Le système policier faillit donc dans l’identification et la reconnaissance des personnes en situation de dépendance tout autant que dans la lutte contre le trafic de drogues. A l’inverse, des drogues telles que le benzodiazépine et certaines drogues morphiniques peuvent être fournies légalement et sur simple prescription, alors même qu’elles sont bien plus dangereuses et à même d’entraîner une bien plus forte dépendance que la consommation d’héroïne.

Le système judiciaire échoue considérablement : en 2010, 30 % environ des détenus sont toxicomanes. Entre 600 et 800 personnes sont détenues chaque année, pour simple usage de drogues[2]. La prison ne parvient pas à adresser la problématique de la dépendance : l’usage du cannabis et des drogues dures reste très fréquent en prison, encouragé notamment par une baisse des moyens alloués au système judiciaire, mais aussi par l’absence d’infrastructures médicales adaptées. Effectivement, la prison ne permet pas la prise en charge des malades mentaux, alors même qu’au moins un trouble psychiatrique de gravité plus ou moins importante a été repéré chez 55 % des entrants en prison et qu’un détenu sur cinq a déjà été suivi dans un secteur de psychiatrie. Cette pénurie se traduit par une incapacité complète à traiter autant les symptômes des maladies mentales et de la dépendance, que les origines de ces troubles en tant que tels.

Il nous faut alors repenser le statut même de consommateur de drogues. Il est urgent d’instaurer un cadre légal qui permette de protéger les personnes en luttant plus efficacement contre le trafic. Il nous faut donc ne plus parler de délit, mais de dépendance et proposer alors une prise en charge systématiquement socio-médicale en lieu d’une sanction pénale.

Prendre en charge autrement

Aujourd’hui, l’usage de produits stupéfiants est considérée comme un délit introduisant jusqu’à 1 an de prison et une amende de 3750e. Mais au-delà de la nécessité de la remise en cause du système de criminalisation des usagers, il nous faut penser à la forme de la prise en charge des consommateurs.

Afin de protéger les consommateurs de stupéfiants, sans abandonner la lutte contre le trafic de drogues, nous souhaitons la dépénalisation de l’usager en-dessous d’un certain seuil de possession, fixé en fonction des standards de consommation, sur le modèle des critères de dépénalisation fixés pour la possession de cannabis aux Pays-Bas.

La dépénalisation, cependant, ne veut pas dire une absence de prise en charge judiciaire de la personne en situation de dépendance. Il lui faudra ainsi se présenter face à un juge, qui ne pourra prononcer à son encontre que des mesures socio-médicales de suivi et, en cas de récidive ou de non-respect des mesures prises, d’internement médical sous contrainte.

Les deux variables fondamentales de ce projet de révision du statut juridique des usagers sont ainsi l’impossibilité juridique pour un simple usager d’être sujet à une sanction pénale de dédommagement ou de détention, même en cas de récidive, et la systématisation de l’entrée en parcours de soin et de prise en charge sociale pour les individus identifiés en situation de dépendance.

De telles mesures nécessitent un suivi juridique accru, qui se traduit par une augmentation des moyens du système judiciaire pour assurer à l’usager une décision judiciaire de prise en charge rapide et un suivi effectif et régulier de son traitement.

Il s’agit aussi de garantir les conditions d’accueil et de suivi de ces personnes orientées. L’état des hôpitaux, de l’aide sociale et de la psychiatrie en France est aujourd’hui dramatique.

Les mesures de rigueur dont sont sujets les hôpitaux et les fonctionnaires hospitaliers mettent en danger les patients par la pénurie du personnel et des moyens à disposition. On ne peut pas revendiquer une meilleure prise en charge des malades et des usagers de stupéfiants et cautionner la suppression de 22 000 postes d’agents paramédicaux d’ici 2020.

Dans le secteur de la psychiatrie aussi, la rigueur se fait sentir, et on assiste au phénomène de « plaque tournante », avec une prise en charge à durée déterminée et limitée des patients par manque de place et de moyens, qui amèneront inévitablement quelques mois après une réhospitalisation, réduisant à néant le travail de réinsertion sociale et de guérison médicale entrepris.[3] Ainsi, la prise en charge effective et efficace des usagers nécessite l’abrogation de la loi HPST de casse du service public hospitalier adoptée en 2009 sous un gouvernement de droite, et qui répond à une conception du chiffre plutôt que du besoin médical, et qui continue aujourd’hui encore son action morbide.

Pour aller plus loin :

  • Patrick Pelloux, Urgences pour l’hôpital, (Le Cherche midi – 4 décembre 2008)
  • Stéphane Legleye. Inégalités de genre et inégalités sociales dans les usages de drogues en France. Médecine humaine et pathologie. Université Paris Sud – Paris XI, 2011.
  • Observatoire Français des drogues et des toxicomanies, Drogues, Chiffres clés, 6ème édition, 2015

 

[1] Stéphane Legleye. Inégalités de genre et inégalités sociales dans les usages de drogues en France. Médecine humaine et pathologie. Université Paris Sud – Paris XI, 2011.

[2] Enquête « un jour donné » sur les personnes détenues atteintes par le VIH et le VHC en milieu pénitentiaire – juin 2003. http://www.sante-jeunesse-sports.gouv.fr/analyse.html

[3] Rapport sur le «plan santé mentale 2005-2011», Cour des comptes

Inscription au week-end transfrontalier des 19-20 Mars 2016

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Le MJS Bas-Rhin organise les 19 et 20 mars prochains un week-end transfrontalier aves les Jeunes Socialistes Allemands, les JUSOS de Karlsruhe, autour de la question de la montée des extrêmes droites en Europe.

Tu recevras le programmes d’ici peu. Nous t’invitons d’ores et déjà à y participer, et à y inviter tes amis qui pourraient être intéressés.

N’hésite pas à nous confirmer ta présence par retour de mail, et à nous préciser si tu serais disposé à héberger un ou plusieurs camarades allemands.

Pour t’inscrire, tu peux compléter le formulaire ci-dessous :

La centrale nucléaire de Fessenheim : un danger écologique, sanitaire et énergétique

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La centrale nucléaire de Fessenheim : un danger écologique, sanitaire et énergétique

 

Strasbourg, le 4 mars 2016

Les Jeunes Socialistes du Bas-Rhin soutiennent l’appel de la ministre allemande de l’Environnement à fermer le plus rapidement possible la centrale nucléaire. Depuis 2005, le MJS Bas-Rhin lutte pour la fermeture de la centrale de Fessenheim, doyenne des centrales nucléaires en France.

La fermeture de Fessenheim est un impératif pressant auquel François Hollande s’était engagé durant la campagne présidentielle. Les Jeunes Socialistes rappellent que le risque zéro n’existe pas et qu’ainsi, toute installation nucléaire présente un danger pour la population et l’environnement. La centrale de Fessenheim, particulièrement, fait l’objet de faits divers à répétition insupportables, augmentant chaque jour un peu plus les risques d’une véritable catastrophe écologique et industrielle.

Les Jeunes Socialistes rappellent par ailleurs leur engagement pour la transition écologique, seule alternative viable et durable autant en terme de santé publique que de justice énergétique. Il n’existe toujours pas de solution de traitement des déchets nucléaires, qui sont stockés et resteront radioactifs pendant des générations. A ce sujet, les Jeunes Socialistes du Bas-Rhin dénoncent dans le même temps le projet d’enfouissement nucléaire à Bure (Meuse), au coeur de la nouvelle région Alsace-Champagne-Ardenne-Lorraine (ACAL).

Le nucléaire est aujourd’hui un instrument dépassé, dangereux et constitue une véritable menace pour la planète. Il faut agir maintenant, investir dans la recherche et la mise en place des énergies propres, faire l’effort de diversifier nos sources d’énergie pour renverser la tendance et lutter contre le réchauffement climatique.

Seule une politique écologique ambitieuse permettra de faire de la France un État pionnier de l’Europe en matière d’écologie, pour que, demain, Berlin n’est plus à redire de nos installations énergétiques et, qu’enfin, nous n’ayons plus à craindre de la prochaine catastrophe nucléaire.

Le Mouvement des Jeunes Socialistes du Bas-Rhin

Inscription au week-end inter-regional des 20-21 Février 2016

Week-end de formation interrégional

Les 20 et 21 Février prochains, le MJS Bas-Rhin s’associe aux fédérations voisines pour organiser un week-end interrégional  de formation et de réflexion autour de la question des inégalités et discriminations sociales.

Ce week-end sera l’occasion de rencontrer les associations qui organisent la solidarité et sont au coeur des questions de transformation sociale.

Programme WE RégionalINFOMAIL

SI tu souhaites y participer, tu trouveras le formulaire d’inscription à remplir ci-dessous.

Notre campagne « Pas nés sous la même étoile »

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Pas nés sous la même étoile

2015 fut une année éprouvante : sur le terrain et dans les urnes, un seul constat s’impose à nous : la gauche aujourd’hui ne réussit pas, ou pas assez, à changer la vie. L’idéologie extrémiste avance et 2016 n’est plus que le seul rempart face à un FN au pouvoir en France. 2016 est une année sans élection, mais loin d’être une année vide, elle doit être une année de préparation, de débats, et de construction.

C’est pourquoi les Jeunes Socialistes du Bas-Rhin ont choisi de travailler durant les prochains mois sur la question des inégalités sociales, et tout ce qui induit qu’aujourd’hui encore, un fils d’ouvrier aura une vie bien différente de celle d’un fils de patron. Ce n’est qu’en abordant la solution des inégalités, et en lui apportant une analyse et des réponses efficaces que nous pourrons redonner confiance à l’action de la gauche au pouvoir.

Si notre société est malade, si la gauche va mal, elle n’ira jamais mieux tant que ces inégalités augmenteront au lieu de diminuer, tant qu’on vivra moins longtemps en 2016 qu’en 2015, tant que toute notre action ne sera pas tournée à faire en sorte qu’un jeune vive effectivement mieux en 2017 qu’en 2011.

Inégalités de richesses

Le système dans lequel nous nous trouvons aujourd’hui utilise une matrice dépassée et qui ne correspond plus aux réalités du travail et de la société. Si on continue de prôner une économie de croissance, qui s’équilibrerait et permettrait une progression sociale, les inégalités, pourtant, ne cessent d’augmenter, tandis que la production de richesses n’a jamais été aussi importante. Un seul constat : les riches deviennent toujours plus riches, et les pauvres, toujours plus pauvres.

Entre 2008 et 2011, le revenu annuel moyen des cadres supérieurs a augmenté de 1000 euros, tandis que celui des employés intermédiaires a baissé de 500 euros, et celui des ouvriers de 230 euros. Un million de personnes exercent un emploi mais disposent d’un niveau de vie inférieur au seuil de pauvreté.

La moitié des pauvres sont ouvriers employés intermédiaires. Cette situation est historique : Jusque dans les années 1990, la pauvreté ne cessait de reculer. Désormais, la pauvreté ne fait qu’augmente, avec plus d’un million de pauvres supplémentaires depuis 2004. Non seulement tout travail ne permet plus un niveau de vie décent, mais la diminution de la part du travail dans les revenus des entreprises structure un chômage croissant, qui demeure pourtant l’instrument de mesure de la réussite sociale.

Le travail ne peut désormais plus être le facteur principal de subsistance. Telles que sont les choses aujourd’hui, un revenu n’est alloué que dans le cadre du salariat et il est insupportable de laisser dans la pauvreté toute une population qui ne peut y accéder. Dès lors, la mise en place du salaire à vie permettrait la reconnaissance des activités qui sortent du cadre du salariat, et à tous de vivre convenablement dans une société du temps libéré.

Parallèlement, les 10% des ménages les plus riches en France détiennent près de 50% du patrimoine global. Cette concentration de la possession par une minorité entraîne tout naturellement un système de rente et de reproduction sociale par l’héritage irréversible. C’est pourquoi une taxation importante et significative des revenus du capital et de l’héritage est essentielle, pour rééquilibrer les richesses entre cette minorité qui a tout, et la majorité qui n’a rien.

Reproduction sociale

Selon l’OCDE, la France est l’un des pays où le milieu social influe le plus sur le niveau scolaire. 20% des élèves issus de milieux défavorisés ont redoublé au moins une fois avant l’arrivée en sixième, contre 3% pour les élèves issus de milieux très favorisés. Ainsi, au lycée, si neuf enfants d’enseignants sur dix sont bacheliers, ce n’est le cas que pour quatre enfants d’ouvriers non qualifiés. Face à ce constat alarmant, il faut plus que jamais développer une politique d’éducation inclusive, qui considère l’apprentissage comme un accès à l’autonomie plutôt qu’un emmagasinement d’informations.

Le financement public des établissements d’enseignement privé, pourtant payants, apparaît comme contraire à l’objectif de réduction des inégalités que l’école doit remplir. Dès lors, il nous faudra créer des établissements publics de façon à répondre aux besoins de tous, interdire le financement public des établissement privés, concentrer les moyens dans les établissements publics et multiplier des établissements publics spécialisés.

Il est nécessaire d’instaurer une vraie politique d’emploi massif d’instituteurs et professeurs, de sorte qu’aucune classe ne dépasse plus les 20 élèves, et permettre aux enseignants de s’adapter en fonction du niveau des élèves, pour ne laisser personne en situation de décrochage.

Il paraît urgent d’organiser la fusion des universités et des grandes écoles, que chacun puisse accéder à l’enseignement supérieur. L’éducation populaire et la culture ont aussi un rôle primordial à jouer, quand en moyenne, six fois plus de cadres que d’ouvriers lisent au moins un livre par mois. L’autonomie dans l’accès à la culture apparaît aujourd’hui comme une mesure déterminante dans la lutte contre la reproduction sociale, et à l’augmentation graduelle et systémique des inégalités.

Formation

Près de 70% des cadres supérieurs ont accès à la formation professionnelle, contre 37% des ouvriers. Pire encore, alors que l’accès à la formation devrait être privilégié pour les chômeurs et inactifs, ceux-ci y ont accès moitié moins que les personnes en emploi.

Cette situation illustre clairement un déséquilibre entre ceux qui ont le plus besoin d’une formation, et ceux qui l’obtiennent effectivement. Seule la mise en place d’un droit effectif à la formation pour tous, permis seulement si le système est libéré de l’oppression du travail, peut permettre à tous un accès à la formation garanti et socialement vraiment juste.

Genre

Dans le secteur privé, la rémunération des femmes est inférieure de 24% à celle des hommes à compétences égales. Dans la fonction publique aussi, les écarts vacillent entre 10 et 15% de moins. 30% des femmes actives sont à temps partiel, et 8% à temps partiel subi, contre seulement 2,8% des hommes. Le taux de pauvreté des femmes excède de plus d’un point celui des hommes, de plus de quatre points pour les 18-24 ans. 57% des bénéficiaires du RSA sont des femmes.

Seuls 3% de PDG sont des femmes. Dans la fonction publique d’État, les femmes représentent plus de 50% des effectifs, et seulement 20% des emplois de direction.

Au sein du milieu politique aussi, les femmes sont très peu représentées, avec moins de 30% de députées et seulement un peu plus de 20% de sénatrices.

Dans le secteur privé, il est indispensable d’augmenter les amendes aux entreprises qui ne respectent pas la loi d’égalité des salaires et le principe de non-discrimination. Mais de telles mesures, si elles semblent des évidences, échouent cependant à s’attaquer au noeud du problème. Dès lors, seul un système d’entreprises qui appartiennent aux salariés et qui permet la capacité décisionnelle entre travailleurs de façon égalitaire, saura attribuer à chacun une voix et réimplanter les combats collectifs au sein des entreprises, dont le combat féministe fait partie.

Justice

La question de la justice est déterminante dans la lutte des inégalités. L’absence de justice sociale ne peut amener qu’un système judiciaire biaisé et défaillant. Aujourd’hui, 80% des jeunes détenus de plus de 18 ans sont sans diplôme, et près de la moitié échoue au bilan de lecture. De même, le chômage et le logement jouent un rôle fondamental, avec plus de la moitié des personnes entrant en détention qui sont sans activité, et 7% sans domicile fixe. Cette problématique des inégalités, vecteur important de l’incarcération, nécessite une triple réponse.

L’accès à la culture, à la formation, au logement et à l’éducation reste le meilleur moyen d’échapper à la prison. Celle-ci appelle une réponse en amont, avec une politique sociale efficace, afin de prévenir l’isolement social que ces inégalités peuvent entraîner.

Dans un deuxième temps, il faut apporter une réponse judiciaire, avec la quasi-systématisation des peines alternatives, premier pas vers la transition d’une politique carcéral vers une politique de réinsertion sociale. Au sein même des univers carcéraux, il faut mettre en place les droits effectifs à la formation et à l’éducation, et y entériner le droit à la liberté d’expression, permettant une circulation des savoirs et une autonomisation des détenus.

Il faudra enfin mettre en place une véritable politique de suivi et de réinsertion après la sortie du milieu carcéral, afin de lutter contre la récidive mais surtout de permettre à tous les anciens détenus leur réintégration dans la société et leur accès à un logement et un travail décent, aux aides sociales auxquelles ils ont droit, et à un suivi psychologique adapté.

Logement

Le coût du logement a doublé de 1985 à 2005 pour les 10% des foyers les plus pauvres et ceux ci y consacrent aujourd’hui plus de la moitié de leur budget mensuel. Entre 2001 et 2012, le nombre de sans domiciles a augmenté de moitié,  et en 2015, 12 millions étaient touchées par la crise du logement, à travers le surpeuplement des logements, des impayés de loyers, l’absence de chauffage et d’eau courante etc.

Face à cette urgence, dans le Bas-Rhin, le Conseil Départemental vote début février son désengagement total face aux nécessités d’hébergement d’urgence et choisit de laisser tomber les plus démunis, au profit de structures moins utiles à l’intérêt général, mais présidés par des copains… (en l’occurence, l’association OLCA,  présidée par le conseiller régional et maire de Truchtersheim « Les Républicains »  Justin Vogel). Il y aurait de quoi rire si la situation n’était pas si dramatique : en conséquence, ce sont plus de 600 000 euros d’aides aux associations pour les mal logés qui s’envolent.

Au contraire, et pour répondre à ce constant alarmant, il faudra remettre l’action sociale au coeur des politiques locales, et faire de la lutte contre la précarité une priorité.

Les Jeunes Socialistes du Bas-Rhin continueront à se battre pour la mise en place effective de l’encadrement des loyers dans Strasbourg et son agglomération, et parce qu’il ne s’agit aujourd’hui pas d’un luxe, mais d’une nécessité. Le remplacement de la caution par un système de mutuelle solidaire, la construction massive de logements sociaux et à loyers modérés, et la réquisition des logement vides sont autant de mesures à mettre en place afin de garantir l’égalité dans l’accès au logement, et à tous un logement décent.

Santé

En France, tout le monde n’est pas égal face à la mort, puisque tout le monde n’est pas égal face à la santé.

En 2015, l’espérance de vie en France a reculé. Le nombre de décès est au plus haut depuis la Seconde Guerre Mondiale. Ce constat accablant ne constitue pour autant qu’un symptôme de plus des inégalités systémiques préexistantes. En 2016 encore, le taux de mortalité d’un ouvrier est doublé par rapport à celui d’un cadre. Plus parlant encore, un ouvrier a en moyenne 38% de plus d’avoir un handicap que la moyenne de la population au même âge.

Ce constat affligeant doit être la source de notre politique actuelle, parce qu’il est insupportable dans une société moderne.

Dans cette optique, la prévention doit être la clé. Si libérer la société de l’exigence de l’oppression du travail est nécessaire, il faudra surtout mettre en place une politique de prévention qui se concentre sur les populations vulnérables et soumises à des travaux exigeants. La médecine du travail doit être renforcée, multipliée, et soumise à un code légal de déontologie et d’indépendance vis à vis de l’entreprise.

La généralisation du tiers payant est un pas qui était nécessaire. Cependant, il faudra instaurer l’intégration par la loi de la part mutuelle dans le tiers payant en précisant le mécanisme de façon à ce que le Conseil Constitutionnel puisse la valider et qu’enfin plus jamais personne n’ait à justifier de sa situation financière avant d’accéder aux soins.